Le ministre de la Défense masque la passivité des Forces armées d’Haïti au nom de la défense nationale

Le ministre de la Défense, Jean Michel Moïse, a tenté de justifier l’inaction apparente des Forces armées d’Haïti (FAD’H) en invoquant le « secret de la défense nationale ». Dans une déclaration publique, il affirme que certains dossiers sensibles ne peuvent être divulgués, car ça mettrait en péril les efforts de l’État en matière de sécurité et de souveraineté.
Cette sortie du ministre intervient alors que de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’absence d’impact concret des FAD’H sur le terrain, notamment dans la lutte contre les gangs armés qui contrôlent toujours de vastes portions du territoire. Plutôt que d’apporter des preuves tangibles d’actions militaires ou de stratégies coordonnées, le ministère se réfugie derrière le silence institutionnel, au nom d’impératifs de confidentialité.
« Le ministère reste pleinement mobilisé, jour et nuit », assure le ministre, tout en délégant au Bureau de communication la diffusion de quelques éléments d’information « générale ». Une formule qui, selon plusieurs observateurs, traduit une volonté de dissimuler l’inefficacité d’une institution qui peine à jouer son rôle dans un État en proie à une insécurité chronique.
Si la sécurité nationale impose certaines réserves, elle ne peut justifier le mutisme face aux attentes légitimes d’une population meurtrie. Entre secret d’État et absence d’action visible, le flou persiste. Et pendant ce temps, les Forces armées d’Haïti continuent de briller par leur discrétion, là où leur présence devrait être forte et rassurante.