Rencontre fructueuse d’échanges entre la Communauté Haïtienne des Organisations de la Société Civile (COHOSOC) et l’OPC, ce mercredi 28 mai 2025

Ce mercredi 28 mai 2025 s’est tenue une rencontre constructive entre le Bureau de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) et certaines des structures les plus représentatives de la société civile, réunies sous la bannière de la Communauté Haïtienne des Organisations de la Société Civile (COHOSOC).
Parmi ces organisations figuraient notamment :
la Conférence Nationale des Professeurs d’Université d’Haïti (CONAPUH),
Justice et Solidarité (JS),
la Ligue des Avocats Solidaires pour la Défense des Droits et Libertés (LASDDL),
Défenseurs Sans Frontières (DESAFRODH),
Notre-Habitat,
le Mouvement des Citoyens Intégrés pour le Développement (MOCIDE),
le Bureau d’Assistance Légale et Sociale (BALSO),
ainsi que la Plateforme des Étudiants Haïtiens (PLEH).
Ces structures ont rencontré Me Jean Wilner Morin, Protecteur par intérim du Citoyen, accompagné de Me Amos Auguste, Vice-Protecteur, et de M. Jude Jean Pierre, Directeur général de l’institution, dans le cadre d’un premier échange autour de la conjoncture actuelle du pays. L’accent a été mis sur les initiatives récemment entreprises par le nouveau Protecteur pour renforcer la protection des droits fondamentaux des citoyennes et citoyens haïtiens.
L’OPC, en tant qu’institution publique indépendante de promotion et de défense des droits humains, incarne les standards établis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, à l’ère de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la fondation de l’ONU en 1945.
Les discussions ont également porté sur les mécanismes envisageables pour permettre une véritable réparation en faveur des populations civiles victimes des violences perpétrées lors des récentes offensives criminelles, téléguidées par des forces occultes. La justice, qu’elle soit judiciaire ou extrajudiciaire, a été identifiée comme levier principal d’action. Toutefois, seule une lucidité sans complaisance semble à même de conduire à une réparation authentique et à une réconciliation nationale profonde, condition sine qua non du développement durable tant attendu.
Les deux parties, ancrées dans une vision démocratique et soucieuses d’atteindre leurs objectifs respectifs, ont exprimé leur volonté de mutualiser leurs efforts. En tant qu’institutions de contre-pouvoir – l’une publique, l’autre issue de la société civile – elles s’engagent à inscrire leur action dans la lutte contre l’impunité, la corruption et l’injustice. Elles veulent faire de cette lutte un combat permanent, pour donner naissance à une Haïti nouvelle dans les décennies à venir. Une ambition certes audacieuse, mais désormais incontournable.
Conscientes de la précarité extrême de la situation socioéconomique et politique du pays, les deux entités appellent à une synergie d’actions ciblées, dans une logique de cohésion nationale. Elles dénoncent les trahisons internes et externes qui ont contribué à la décadence de l’État haïtien, tout en affirmant que des exemples historiques montrent qu’un redressement reste possible. Haïti, malgré ses blessures, n’est pas un cas isolé dans le monde, et pourrait, à condition d’une volonté commune, emprunter un chemin nouveau fondé sur le droit et la dignité humaine.
En somme, il apparaît clairement que la démocratie ne saurait s’exercer sans la vigilance constante et les pressions constructives des acteurs de la société civile. À défaut, c’est le désordre qui triomphera. Dans cette optique, la COHOSOC salue et se joint à la démarche éclairée de l’OPC et donne rendez-vous dans les prochaines semaines pour des actions concrètes, en vue de jouer sa part dans la construction d’un avenir meilleur, au bénéfice des filles et fils de la première République noire indépendante du monde.
Dieudonné Alcy
Lovedy CHARLES