RACINE INFO|Éditorial: Le passage de Garry Conillle à la Primature : une complémentarité paradoxale entre naïveté et arrogance
Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, Garry Conillle n’a pas pu collaborer efficacement avec les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et s’est enlisé dans une lutte véhémente pour l’accaparement du pouvoir. Pendant ce temps, il a oublié ses promesses non tenues de rétablir la sécurité dans le pays tout en reprenant le contrôle du territoire « zone par zone, quartier par quartier et maison par maison ».
Comme conséquence, il est limogé de la Primature par les membres du conseil présidentiel et remplacé le lundi 11 novembre écoulé par l’actuel Premier Ministre, Alix Didier Fils-Aimé. Comptant sur la communauté internationale, il a refusé de faire une synergie avec le Conseil Présidentiel et préfère se vouer à la lutte pour plus de pouvoir, en fermant les yeux sur la montée de l’insécurité, la cherté de la vie et les déplacements des milliers de personnes provoqués par les gangs armés.
Vu la grandeur de sa méconnaissance et de son arrogance, Garry Conillle ne s’attendait pas à une action de limogeage de la part du conseil présidentiel. Comme dernier recours, il a écrit au Directeur Général des Presses Nationales, Ronald Saint-Jean, pour lui demander de ne pas publier la résolution prise par le Conseil Présidentiel de Transition pour mettre fin à ses fonctions de Premier Ministre. Se croyant fortement supporté par la communauté internationale, Garry Conillle ignore le fait que celui qui détient l’autorité de nomination détient également celle de révocation.
En outre, Garry Conillle a multiplié ses rencontres tant en Haïti qu’à l’étranger pour des résultats qui ne sont pas vraiment remarquables. Pendant ce temps, l’insécurité bat son plein; la population s’accroupit dans la misère la plus atroce et les incertitudes planent sur l’avenir des jeunes. Mais, le temps qui passe ne lui dit peut-être rien. Il fait des tâtonnements face à une population qui attend des actions concrètes.
Sorti bredouille de la Primature, Garry Conillle a fait des erreurs qui doivent être connues par tous ceux qui veulent s’initier dans la politique en Haïti. Convoqué à plusieurs reprises par le Conseil Présidentiel pour lui solliciter un remaniement ministériel, il répond catégoriquement non et fait du foutage de gueule. Faisant la tête haute, il est tombé comme une mangue mûre pourrie de sa branche. Il sort la tête basse de la Primature dans l’indifférence totale de la communauté internationale.
Occupant le poste de premier ministre à deux reprises et faisant carrière dans plusieurs Organisations Non-gouvernementales (ONG) notamment à l’UNICEF où il a occupé le poste de Directeur pour l’Amérique Latine et les Caraïbes, Garry Conillle a piteusement échoué dans la politique haïtienne. Il n’a pas su combiner ses expériences antérieures à la réalité actuelle. En d’autres termes, il n’a pas su utiliser l’intelligence situationnelle pour conserver son poste tout en répondant aux attentes du peuple haïtien qui souffre depuis plusieurs années du phénomène d’insécurité.
Alors, n’est-il pas juste de conclure que la politique sans respect mutuel et sans convivialité est un échec prédéfini ?
RACINE INFO