RACINE INFO: NAYIB BUKELE ET l’EXEMPLE SALVADORIEN: UN CONTRASTE SAISISSANT AVEC HAÏTI

Par le professeur Antoine NERILUS.
Nayib Bukele, président du Salvador, a su mettre en œuvre des mesures drastiques et controversées pour rétablir la sécurité dans son pays, démontrant une maîtrise des théories classiques de l’État. Ces initiatives contrastent profondément avec l’inaction ou l’impuissance des autorités haïtiennes, souvent prisonnières des injonctions internationales.
Le président Bukele a mené une guerre sans merci contre les gangs, notamment la Mara Salvatrucha (MS-13) et le Barrio 18, en instaurant l’état d’urgence en mars 2022. Cette décision lui a permis de suspendre certains droits constitutionnels pour faciliter les arrestations massives. En seulement deux ans, près de 100 000 individus liés aux gangs ont été arrêtés. Bukele a également inauguré une mégaprison de 40 000 places, symbole de sa politique de « tolérance zéro ».
Ces actions reposent sur des principes fondamentaux des théories de l’État :
1. La théorie contractualiste (Hobbes, Locke, Rousseau) : L’État garantit la sécurité en échange de l’abandon partiel des libertés individuelles.
2. La théorie du monopole de la violence légitime (Max Weber) : Bukele a réaffirmé le rôle de l’État comme seul détenteur du pouvoir coercitif.
3. La théorie institutionnaliste : En renforçant les institutions de sécurité et en limitant l’impunité, il renforce la stabilité étatique.
En Haïti, les autorités semblent incapables de briser le cercle vicieux de l’insécurité. Les gangs armés contrôlent jusqu’à 80 % de Port-au-Prince, tandis que le gouvernement manque de moyens et, parfois, de volonté. Cette passivité résulte, en partie, des pressions internationales qui freinent l’usage de la force violente. Les sanctions, la dépendance économique et les discours moralisateurs de certaines puissances étrangères poussent les dirigeants haïtiens à courber l’échine au lieu de défendre efficacement leur souveraineté.
Bukele se distingue par son pragmatisme, sa fermeté et son audace, là où les dirigeants haïtiens apparaissent hésitants et soumis. Il incarne une figure résolue, capable de naviguer dans les contradictions de la gouvernance moderne pour imposer l’ordre, quitte à sacrifier temporairement certaines libertés. À l’inverse, les autorités haïtiennes restent engluées dans une dépendance structurelle à l’égard des puissances internationales, incapables de s’affirmer en tant que protectrices de leur population.
L’exemple salvadorien montre qu’un leadership fort et une compréhension approfondie des théories de l’État peuvent transformer une situation apparemment inextricable. Haïti, pour sortir de sa crise, aurait besoin d’une figure capable de défier les diktats extérieurs tout en adoptant des solutions adaptées à sa réalité.
Antoine NERILUS, enseignant, politologue, traducteur/interprète, journaliste.