Politique

RACINE INFO: Lettre ouverte de l’Ex-Sénateur Jean-Charles Moïse à M. Antònio Guterres

Port-au-Prince, le 20 Septembre 2022

Lettre ouverte de :
L’Ex-Sénateur Haïtien
Jean-Charles Moïse
Leader du Parti Politik
Pitit Dessalines

A : M. Antònio Guterres
Secrétaire général
De l’Organisations des Nations Unies

Monsieur le Secrétaire général,

En ce jour commémorant la naissance du père fondateur de la Nation Haïtienne, l’illustre empereur Jean-Jacques Dessalines, par la présente, je soussigné, Jean Charles Moïse, j’interviens auprès de vous en tant que Secrétaire général du parti politique PITIT DESSALINES, pour vous demander de reconsidérer et réviser votre prise de position radicale, unilatérale et catégorique, sur les causes réelles et profondes de la crise haïtienne et du soulèvement général de toutes les villes du pays contre les dernières décisions impopulaires, irresponsables du Premier ministre Ariel Henri.

Monsieur le Secrétaire général, permettez-moi d’attirer votre attention sur quatre (4) contre-vérités qui servent à justifier les propositions énoncées dans votre récente déclaration sur France 24.
– Les milliers de manifestants à travers tout le territoire haïtien, ces derniers jours, seraient des gangs.
– La finance contrebandière serait derrière cette mobilisation générale, à l’allure de soulèvement populaire.
– L’État haïtien ferait mieux de subventionner les familles plutôt que le carburant.
– Des élections générales crédibles sont possibles avec une gouvernance si discréditée, si irresponsable.

Monsieur le Secrétaire général,
Vos propos sont insultants et révoltants pour la conscience des citoyens, dont la vie à été pourrie par des décisions prises contre leurs intérêts, par des personnes qui n’avaient ni qualité, ni moralité pour décider pour les Haïtiens.
Les manifestants d’Haïti ne sont pas des gangs. Ils exercent leurs droits constitutionnels et inaliénables, reconnus par la constitution haitienne, en son article 31. Secrétaire général de l’ONU, organisation planétaire, garantissant ces droits, vous n’allez pas vous inscrire en faux. Pour votre gouverne, les manifestants sont déterminés à quitter le macadam, quand leurs revendications seront satisfaites. Il est temps que corrupteurs et corrompus, agents conscients ou béats de l’ostracisme bi-séculaire de l’exclusion sociale aggravante, causes profondes du soulèvement général, cessent, par des chants de sirènes, de jouer aux victimes ou aux donneurs de leçon, à un peuple assoiffé de justice et déterminé, désormais, à mieux vivre.

Il est indispensable à ce stade, de contextualiser la situation haïtienne en vous rappelant : que l’ONU est physiquement présente et ceci sans interruption sur le sol haïtien, depuis 1990, ce, sous plusieurs dénominations, MINUSTAH, MINIJUSTH, BINUH formellement et Core Group; que les groupes armés sont nés sous votre garde; que leur fédération a été saluée publiquement par Mme Hélène La Lime, représentante spéciale et cheffe du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). Aussi, je ne comprends pas que vous ayez déclaré et je cite :
« Ce qui se passe en Haïti ne sont pas des mouvements politiques, ce sont des gangs, malheureusement infiltrés aussi par des gens liés au pouvoir économique et au pouvoir politique »,
Une déclaration choquante pour la
population qui crache sa colère contre la montée des produits pétroliers, dans des manifestations entraînant des morts, des blessés par balles et la paralysie totale des activités économiques.

Je ne comprends pas non plus, votre argument pour justifier l’augmentation du prix des produits pétroliers. Comment comprendre ce raisonnement qui présente ces hausses insoutenables, comme le désir louable de ne pas financer des nantis, alors que le système les favorise en tout? C’est irrationnel !

De plus, vous avez aussi mentionné l’envoi d’une force Onusienne en Haïti. Permettez-moi de vous rappeler, Monsieur le secrétaire général, que toutes vos missions ont échoué et échoueront toujours en Haïti…Et savez-vous pourquoi?
Parce que l’esprit de nos ancêtres rejette toute présence de force étrangère sur la terre de la liberté, la terre de J.J.Dessalines, l’un des principaux architectes des droits de la personne humaine à travers le monde.

Monsieur le Secrétaire général,
Ce soulèvement populaire dont vous sous estimez l’ampleur et la portée, vise aussi la récupération de la souveraineté nationale et la mise en place d’un gouvernement de transition, par des haïtiens, rien que des haïtiens. Ceci est pour vous dire, que dorénavant, les filles et fils de Dessalines ne permettront plus l’ingérence des puissances impérialistes dans la politique interne d’Haïti. Les filles et fils de Dessalines vont s’unir, comme l’ ont fait leurs ancêtres le 14 août 1791, pour recouvrer la souveraineté de la première République nègre.

Monsieur le Secrétaire général,
Malgré le soutien de la communauté internationale au Premier ministre Ariel Henri, pour services rendus…il laissera le pouvoir à un gouvernement de transition, nommé par des haïtiens, avec une feuille de route qui prendra en compte, les revendications légitimes du peuple et la tenue d’élections libres, honnêtes, inclusives et démocratiques.

Veuillez agréer, monsieur le Secrétaire général, l’expression de mes salutations distinguées.

___________________________
Jean Charles Moïse, Dr. h.c.
Ex- Sénateur de la République
Secrétaire général du Parti Politique
Pitit Dessalines.

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