RACINE INFO: La manipulation du dollar américain en Haïti : vol en bandes organisées ou lâcheté du peuple?
Tout le monde admet qu’il n’y a rien de vertueux à se laisser exploiter par des vautours de la classe économique haïtienne. Parfois, on se demande si le peuple se réveille, si la vie ne redeviendra rose comme jadis, d’autant que depuis la chute des Duvalier, la bourgeoisie importée s’est plue à nous voler ; que ce soit dans nos transferts d’argent (avec la rétention du dollar américain), que ce soit dans la spéculation (avec la dévaluation hémorragique de la gourde haïtienne où les banques se sont métamorphosées en cambistes). Le plus surprenant, c’est que la population qui devrait faire entendre sa voix soit par des sit-in ou par des révoltes au sens haïtien, devant les banques commerciales, s’y résigne. Et, les soit-disants grands économistes de la république de Port-au-Prince aboient dans les stations de télévision et de radio pour des bons d’achat de nourriture afin de justifier le vol de plusieurs dizaines de millions de dollars américains chipés sur une base journalière par des banquiers criminels, impitoyables.
Comment 100 dollars américains pour (3 200 $ht) peuvent-ils passer à 100 dollars américains pour (2 300 $ht) en moins de 24 hres précédant la manifestation programmée à Cap-Haïtien? Haïti, a-t-elle produit suffisamment de denrées agricoles, ouvrir des milliers d’usines de transformation, créer des centaines de milliers d’emplois en un seul jour pour faire chuter le taux de change? Quel est le secret de la montée et de la descente, volontiers, du billet vert en Haïti? On accepterait plus ou moins que « la spéculation en Haïti est un vol en bandes organisées grâce à la lâcheté du peuple ».
Depuis 2011, après l’ascension de Michel Joseph Martelly à la présidence haïtienne, il n’y a jamais eu « une grande marge d’inflation ». On n’a réellement besoin que 30 à 35 gourdes pour 1 us. Les montées à plus de 150 gourdes et les descentes provisoires à 92 gourdes sont possibles grâce à un peuple tourmenté, devenu mouton, incapable de faire résistance pour remettre de l’ordre de par lui-même.
Puisque l’État obéit aveuglément à ceux qui nous volent dans la manipulation malhonnête du dollar us, c’est aux « bosal » de rétablir de l’ordre. Comprendront-ils « le langage de vie chère ou la fermeture de leur banque par la population »? Le droit de vivre ne repose ni sur la peur d’affronter ceux qui ont le monopole de ( pouvoir, argent, de gangs à leur service) ni sur l’absence et la partialité de l’État, mais sur la capacité du peuple à se libérer lui-même. Que la RUE fixe le prix du dollar us entre 30 à 35 gourdes, sinon déclarons-leur la guerre pour survivre.
Par Michélot Oxil