RACINE INFO : Haïti | Société : Face à une campagne de désinformation, l’OPC porte des précisions autour de la nomination du Protecteur du Citoyen
En vue de se positionner face à une campagne de désinformation ayant rapport à la nomination du Protecteur du Citoyen, Renan Hédouville, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) fait sortir une note d’information expliquant les modalités de nomination et de remplacement du Protecteur du citoyen. Cette note qui porte la signature du Directeur de Promotion et de Communication de l’OPC, Raphaël Daniel Théoma, est lisible dans les lignes qui suivent.
L’Office de la Protection du Citoyen (OPC), institution nationale et
indépendante de protection et de promotion des droits humains, créé par la
constitution de 1987 a pour mission principale de veiller au respect par l’État de ses engagements en matière de droits humains, notamment ceux contractés au niveau régional et international.
Accrédité auprès du Conseil des droits de l’homme avec un statut A, l’OPC est régi par sa loi organique du 3 mai de 2012 adopté par le Parlement et les Principes de Paris portant sur le fonctionnement des INDHs. « Il n’est soumis ni au contrôle hiérarchique d’une autorité administrative, ni à la tutelle d’une institution administrative ou politique. Il ne reçoit, dans l’exercice de ses attributions, aucune instruction. Il entretient cependant des relations fonctionnelles avec les autres Institutions de l’État. »
Selon l’article 10 de la loi organique de l’institution, « le Protecteur du
Citoyen est choisi par consensus entre le Président de la République, le Président du Sénat et le Président de la Chambre des députés à partir d’une liste de noms soumise par les deux chambres du parlement. »
« Il est investi d’un mandat de sept (7) ans non renouvelable. Nonobstant
l’expiration de son mandat, il demeure en fonction jusqu’à ce qu’un successeur soit
nommé. »
Choisi en 2017 sur un nombre de 33 candidats après examen des dossiers, consultations publiques, débats et auditions, Dr Renan HEDOUVILLE a été nommé par le Président de la République Jovenel MOISE selon les prescrits de la loi du 3 mai 2012 pour occuper le poste de Protecteur du Citoyen.
Sous son leadership, l’institution a renforcé sa présence au sein de la population par la promotion constante de la culture du respect des droits de l’homme ; en collaboration avec des organisations de la société civile de différents secteurs, il a multiplié les initiatives, incité la population, notamment les jeunes, à devenir des ambassadrices et ambassadeurs des droits humains pour l’avènement d’une société fondée sur les principes républicains de la bonne gouvernance. Il a mené un combat permanent contre le crime, les assassinats ; il a épousé la cause des minorités en leur offrant une tribune pour faire prévaloir leurs droits.
Sans vouloir présenter un bilan de ses réalisations, le local de l’OPC s’est transformé désormais en sanctuaire des droits humains, il est ouvert à toutes les
catégories sociales de tous les secteurs et sert de refuge, principalement aux étudiants de la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince (FDSE), chassés de leurs locaux par la violence aveugle et meurtrière des individus armés, de centre de ressourcement aux victimes de l’insécurité, de l’impunité.
Le 31 octobre 2024, marque la fin de son mandat, cependant les conséquences de nos turbulences et actions irréfléchies nous reviennent à la figure comme un rappel douloureux des oublis volontaires de nos actes illégaux en matière de respect de la loi et des normes de gouvernance.
Il n’est mentionné nulle part qu’on peut remplacer un Protecteur au gré des souhaits particuliers, claniques, sectaires. « Au moins quatre-vingt-dix jours (90) avant l’expiration du mandat du protecteur du citoyen, un appel public à candidatures est lancé par les deux (2) chambres du parlement. Les deux (2) chambres du parlement considèrent l’ensemble des candidatures et votent sur chacune d’entre-elles. La liste de noms sera composée des candidatures ayant réuni l’adhésion de la
majorité des deux (2) chambres du parlement. Elle contiendra au maximum trois (3) noms. »
Depuis quelques temps, nous assistons à une campagne de désinformation
dirigée et de banalisation des principes républicains qui élèvent les grandes nations; il est d’autant plus inquiétant quand les assauts contre les digues de vertu et de la légalité sont dirigés et commandés par ceux-là qui ont pour mission de collaborer et de veiller à la bonne marche de l’État via ses institutions.Cependant,on n’entend pas baisser les bras. Présentement, l’OPC se focalise sur la dernière ligne droite de la deuxième édition du prix Frankétienne de l’excellence et la huitième édition de son concours national de textes et de reportages sur les droits humains, dédié à la jeunesse du pays, garante de l’avenir.
RACINE INFO