RACINE INFO : Haïti | Gouvernement : Madame Pedrica SAINT-JEAN, installée comme nouvelle Ministre à la tête du MCFDF
Madame Pedrica SAINT-JEAN, après des années de combat pour le respect des droits des femmes en Haïti, prend les rênes du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF). La cérémonie d’installation a eu lieu au local du Bureau de Lutte contre les Violences Faites aux Femmes et aux Filles (BLCVFF), à Delmas 83, le mardi 19 novembre écoulé. C’est la Ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique Niola Lynn Sarah DEVALIS OCTAVIUS qui a présidé la cérémonie.
Cet événement marquant une nouvelle étape significative dans l’existence du MCFDF s’est déroulée en présence d’importantes personnalités d’horizons divers. Citons, entre autres, la Directrice Générale, Madame Sandy FRANÇOIS, d’anciennes ministres comme Marie Denise Claude et Dr Sofia LOREUS, des cadres du MCFDF, des représentants et représentantes d’organisations de la société civile, notamment les organisations féminines et féministes, des parents/proches de la Ministre et des membres de la presse.
Dans son allocution, la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Pedrica SAINT-JEAN a remercié le Conseil Présidentiel de Transition et le Premier Ministre Alix Didier FILS-AIMÉ de l’avoir choisi pour diriger le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes. D’entrée de jeu, elle se dit consciente de la portée de cette mission qui est de défendre les droits des femmes et travailler sans relâche pour une société haïtienne plus égalitaire et inclusive. Dans la foulée, elle en a profité pour rendre hommage aux femmes haïtiennes, héroïnes du quotidien, pilier des communautés et actrices incontournables du développement du pays.
Présentant un tableau sombre de la situation précaire des femmes et filles dans le pays avec un taux accru de violence de toute sorte à leur égard, Ministre Pedrica SAINT-JEAN promet de travailler avec des institutions nationales et internationales pour initier un programme d’accompagnement des femmes et des filles dans les sites de déplacé-e-s. À cet effet, elle compte initier des séances de formation a l’intention des jeunes filles et jeunes garçons qui seront déployé-e-s dans les communautés et les sites de déplacé-e-s pour veiller et rapporter des cas de violence à l’égard des femmes et des filles et aussi faciliter leur accès à l’aide humanitaire.
Le numéro 1 du MCFDF n’entend pas faire cavalier seul. Sachant que l’institution qu’elle va diriger est le fruit d’une lutte collective pour faire des droits des femmes une priorité nationale, reconnait que l’amélioration de la condition féminine en Haïti ne peut se faire que dans l’unité et l’action collective. De ce fait, elle lance un vibrant appel aux leaders d’organisations féministes et féminines à se joindre à elle pour adresser conjointement les défis de l’heure. « Je suis consciente que des divergences peuvent exister entre nous, mais je vous invite à les dépasser, car les défis auxquels nous faisons face ne laissent pas de place aux divisions. L’ennemi commun reste la pauvreté, l’injustice, la violence et l’inégalité. Ensemble, nous pouvons relever ces défis et bâtir une Haïti plus juste pour les générations futures (…) Je vous invite donc à répondre à cet appel à l’unité et à l’action collective. Je suis déterminée à travailler main dans la main avec vous toutes. Mon ambition est de faire du MCFDF une plateforme de dialogue, de collaboration et d’action pour l’ensemble des organisations de femmes. Ensemble, mobilisons nos forces, nos espoirs et notre détermination pour bâtir une Haïti où chaque femme peut s’épanouir pleinement et contribuer à la transformation de notre société», a-t-elle préconisé.
La Ministre SAINT-JEAN n’a pas oublié les partenaires techniques et financiers qui ont, depuis plusieurs années, fait montre d’un support indéfectible à l’égard du Ministère. C’est pourquoi elle a tenu à saluer les efforts et les initiatives déjà entrepris par ces derniers pour l’amélioration de la condition des femmes haïtiennes. En ces sens, elle met l’emphase sur leur rôle incontournable en tant que partenaires stratégiques dans la promotion des droits des femmes et de l’égalité des genres. Par conséquent, elle souhaite leur accompagnement en vue d’aider le MCFDF à atteindre ses objectifs ambitieux, mais essentiels qui sont: garantir la promotion et la protection des droits des femmes, leur autonomisation, ainsi que leur pleine participation au développement de la nation.
Au terme de son discours, la nouvelle Ministre, Madame Pedrica SAINT-JEAN, s’est adressée de manière particulière aux cadres et aux employé-e-s du Ministère en faisant appel à une franche collaboration de leur part. « En ce jour particulier, je m’adresse à vous avec une immense reconnaissance et un profond respect pour le travail que vous avez accompli jusqu’ici au sein du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes. En tant que nouvelle Ministre, c’est pour moi un honneur de rejoindre une équipe engagée dans une mission aussi noble et cruciale pour notre société. Depuis sa création, le MCFDF s’est positionné comme un pilier incontournable pour la promotion des droits des femmes, l’égalité des genres et l’amélioration de la condition de vie des femmes haïtiennes. Votre contribution, vos efforts et votre dévouement ont permis de réaliser des objectifs, souvent dans des circonstances difficiles », a-t-elle indiqué.
Du point de vue de la Ministre, les cadres et les employé-e-s constituent l’épine dorsale de l’institution sur laquelle elle doit miser pour obtenir les résultats escomptés de manière efficace et efficiente. À cet effet, elle n’a pas ménagé ses mots pour évoquer leur importance à ses yeux car, croit-elle, grâce à une collaboration sincère des miracles pourront se réaliser au Ministère. « Aujourd’hui, plus que jamais, notre travail au niveau du ministère est nécessaire. Les défis auxquels les femmes haïtiennes font face (violences, inégalités, marginalisation) nous appellent à renforcer notre engagement et à travailler ensemble avec plus d’efficacité et de créativité.
Ensemble, nous avons la possibilité de faire du MCFDF un modèle d’excellence dans la défense des droits des femmes et l’égalité des genres. Je suis convaincue que, grâce à notre collaboration et à notre détermination, nous pourrons relever les défis qui se présentent à nous et faire avancer notre mission avec succès. Je compte sur vous et, surtout, je crois en vous », a-t-elle poursuivi en les remerciant pour leur engagement, leur travail et leur dévouement.
Pour marquer son passage au ministère, la Ministre SAINT-JEAN compte laisser un héritage prometteur pour les femmes et les filles d’Haïti à travers les multiples actions qu’elle souhaite mettre en œuvre afin réduire la violence à leur égard, favoriser leur autonomisation et leur participation politique à des postes décisionnels. De ce fait, elle envisage d’adopter les mesures suivantes :
Renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Etablir des mécanismes plus efficaces pour prévenir, sanctionner et accompagner les victimes de violence.
Promouvoir l’autonomisation économique des femmes.
Investir dans des programmes qui donnent aux femmes des opportunités de formation, d’emploi et d’entrepreneuriat.
Mettre en place des initiatives spécifiques pour appuyer les femmes des zones rurales, souvent marginalisées dans nos politiques.
Renforcer la place des femmes dans la vie politique et publique pour garantir une représentation féminine significative dans les espaces de décision à tous les niveaux.
En outre, la Ministre a terminé son discours en passant en revue les hauts faits ayant conduit à la création du MCFDF en mettant un accent particulier sur la portée collective de cette grande réalisation, les résultats qui en découlent et l’obligation qui est faite à toutes et à tous de la tenir en vie pour le bien de la postérité. « Le Ministère vient tout juste de célébrer ces 30 ans d’existence. (…) Ces 30 années de combat ont montré que la lutte pour les droits des femmes n’est pas une affaire de quelques-uns, de quelques-unes, mais un devoir collectif. Chacun, à son niveau, a un rôle à jouer pour construire une société où les femmes ne subissent plus d’injustices, mais participent activement au progrès de notre nation. Ma vision pour ce ministère est claire : faire de cette institution un véritable levier de transformation sociale, capable d’impacter positivement la vie des femmes et des filles, sans violence basée sur le genre, sans exclusion ni discrimination », a-t-elle conclu.
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