RACINE INFO: Haïti – fête du drapeau : Où sommes-nous, 220 ans après la confection de notre bicolore ?
Au cours de ces dernières années, Haïti, notre patrie,est couramment plongée dans le chaos. En d’autres termes, la situation chaotique dans laquelle se trouve le pays ne cesse pas de défrayer la chronique. Nombreux sont les médias nationaux ou internationaux qui produisent de vibrants reportages sur la situation délétère qui sévit dans le pays à tous les niveaux.
Pourtant, Haïti a connu des jours de gloire. Elle est le premier pays à avoir défié le système colonialiste. Haïti est le bastion de la première révolution anti-esclavagiste, anti-raciste et anti-colonialiste.
Nos ancêtres avaient combattu avec véhémence et acharnement afin de nous libérer du joug de l’esclavage. Ils ont livré trois batailles qui restent immortellement gravées dans la mémoire de tous les Haïtiens dignes de ce nom. En vrai, on ne devrait pas oublier les batailles de la crête-à-pierrot, de la ravine à couleuvre et la bataille de verrières. Cette dernière a consacré la victoire de nos ancêtres appelés indigènes sur les troupes de Rochambeau. En vue de célébrer cette glorieuse victoire, Catherine Flon a cousu le premier drapeau haïtien à Arcahaie.
C’était un coup très dur pour Napoléon Bonaparte, car la bataille de Vertières marque la première défaite de Nappoléon, bien avant celle de Waterloo. Une défaite provenant d’une colonie. Ce fut une gifle donnée à la France et à tout le système colonialiste. Pour les procureurs du système colonialiste, Haïti était devenu un mauvais précédent.
Pour cette raison, les puissances colonialistes ont tout fait pour mettre Haïti en quarantaine. On ne veut plus commercer avec lui. Par conséquent, les luttes intestines se multiplient. Car, la haine joue au profit de l’ennemi. L’objectif était d’anéantir Haïti afin de prouver qu’elle était un mauvais exemple pour les autres colonies.
Cette bataille, cette épopée ; elle a été le fruit de l’union. Les noirs et les mulâtres ont mis de côté tous les clivages épidermiques ou socio-économiques. Ils se sont unis pour éliminer le système infernal qui dominait la colonie. Ce geste a prouvé qu’on peut faire beaucoup de choses en s’unissant. D’où le sens de notre devise nationale « l’union fait la force ».
Mais, où est passée cette union de nos jours?
Nous vivons dans un contexte où le pays est dominé par la fureur des gangs armés, sous le silence complice de l’ État.
En fait, 220 ans après la confection de notre bicolore, l’Etat en Haïti n’agit pas dans l’intérêt des Haïtiens. Les valeurs morales et la dimension symbolique des particularités haïtiennes sont presque disparues. Et même le drapeau, emblème de tout pays, n’a presque pas de sens aux yeux de beaucoup de gens.
Bernado TINTIN