Projet de Constitution : Franck Lauture défend les réformes envisagées

Lors de l’initiative « Mardis de la Nation » du 10 juin 2025, l’ancien élu au sein de la chambre basse, Franck Lauture, signataire de l’avant-projet de constitution récemment rendu public et soumis aux commentaires publics, a présenté les principaux changements contenus dans le document. Il a mis en avant les réformes touchant les collectivités territoriales, les attributions du président ainsi que la déconcentration des pouvoirs, plaidant pour une lecture objective du texte remis au Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Depuis la remise de ce document au CPT, celui-ci a suscité plusieurs critiques. Certains estiment que le texte ne reflète pas la réalité haïtienne et exclut des secteurs essentiels, notamment celui de la justice. Pour répondre, Franck Lauture affirme que l’avant-projet tient compte des blocages actuels limitant le développement du pays.
Les transformations majeures suggérées
Selon M. Lauture, le texte introduit des réformes majeures. En particulier, les présidents ne pourront plus dépenser les fonds publics sans rendre de comptes et devront répondre devant la justice de tout acte de corruption. Il dénonce également le système actuel, où un président, une fois élu, doit négocier avec le Parlement pour former son gouvernement. Ce projet de constitution vise à mettre fin à ces pratiques.
Il prône également l’indépendance de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), afin de garantir l’impartialité des enquêtes. Il évoque aussi les dysfonctionnements au sein des municipalités, notamment la présence de trois maires par commune, et estime que le texte propose des options valables pour améliorer la gouvernance locale.
M. Lauture a également dénoncé le fait que le budget national ne soit pas équitablement réparti. Selon lui, la capitale est budgétivore, ce qui pénalise les villes de province qui ne bénéficient d’aucun budget de développement. Cette situation contribue à la surpopulation de Port-au-Prince et à la marginalisation des sections communales.
Il a aussi souligné que, dans le nouveau projet de constitution, la jeunesse aurait la possibilité d’accéder à des postes décisionnels, notamment en pouvant se porter candidate à partir de 21 ans révolus.
Parallèlement, l’ancien parlementaire Franck Lauture a indiqué que, selon les propositions des parties prenantes, l’opposition devrait être systématisée. « À l’heure actuelle, un président ne peut pas parvenir à un compromis avec l’opposition, car celle-ci n’est pas structurée ni officielle. Il y aura toujours un groupe pour s’opposer en affirmant qu’il n’a pas été consulté », a-t-il souligné.
Pour finir, M. Lauture a déploré l’absence du système judiciaire dans l’élaboration de l’avant-projet de constitution. Il estime néanmoins qu’il n’est pas trop tard et que le comité de pilotage national reste ouvert aux discussions constructives et aux propositions des différents secteurs pour faire avancer ce projet de société.
Maken LOUIS
RACINE INFO