Plus de 180 000 Haïtiens déportés par la République dominicaine en six mois
La République dominicaine a intensifié ses opérations de contrôle migratoire, aboutissant à l’expulsion de 180 417 Haïtiens en situation irrégulière entre octobre 2024 et mars 2025, selon les chiffres communiqués par la Direction générale des migrations (DGM). Ces actions s’inscrivent dans une politique stricte visant à réguler l’immigration, avec des interventions dans plusieurs provinces du pays.
D’après le quotidien dominicain Listín Diario, les rapatriements se sont échelonnés mois après mois, atteignant un total de 86 406 expulsions au premier trimestre de 2025. En 2024, ce nombre s’élevait déjà à 276 215. Les autorités affirment que chaque personne expulsée a été soumise à un processus d’identification biométrique, conformément aux normes en vigueur. Les villes de Saint-Domingue, Santiago, La Romana, Dajabón et Monte Cristi ont été particulièrement ciblées lors des opérations.
Le gouvernement dominicain vise un rythme de 10 000 expulsions hebdomadaires afin de renforcer la sécurité aux frontières et de lutter contre la traite des êtres humains. Homero Figueroa, directeur de la stratégie et de la communication, assure que ces mesures visent à protéger la souveraineté du pays tout en respectant les droits des migrants. Cependant, ces pratiques suscitent des critiques d’organisations de défense des droits humains, qui dénoncent des conditions de rapatriement parfois précaires et un manque de protection pour certaines catégories vulnérables.
L’intensification de ces expulsions témoigne d’un durcissement des politiques migratoires dominicaines envers les Haïtiens, dans un contexte de tensions croissantes entre les deux nations. Cette situation soulève des préoccupations quant à l’avenir des relations bilatérales et aux répercussions humanitaires pour les personnes concernées.
