Les conseillers inculpés dans le scandale de la BNC bloquent le fonctionnement de la Présidence

Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), censé être l’organe de gouvernance provisoire garant de la stabilité institutionnelle, se retrouve aujourd’hui paralysé par le comportement cynique de certains de ses membres, notamment ceux éclaboussés par le scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC).
Dans une correspondance officielle adressée au coordonnateur du CPT, Fritz Alphonse Jean, les fameux mousquetaires Smith Augustin, Louis Gérald Gilles et Emmanuel Vertilaire ont exigé le respect strict du quorum pour la tenue des séances du Conseil des ministres. Appelant à l’application rigoureuse des articles 11.1, 15.1 et 21 du décret du 27 mai 2024, ces conseillers rappellent que toute décision prise sans la présence d’au moins cinq membres votants est juridiquement nulle.
Ce rappel intervient alors que ces mêmes signataires, visés par des accusations de malversations et d’enrichissement illicite dans le cadre du vaste dossier de détournement de fonds à la BNC, brillent par leur absence lors des réunions officielles. Plusieurs observateurs y voient une manœuvre politique : refuser de siéger pour empêcher la Présidence de fonctionner efficacement, tout en exigeant un quorum qu’eux-mêmes contribuent à faire échouer.
Depuis plusieurs semaines, le CPT peine à prendre des décisions cruciales, notamment sur la sécurité du pays, les finances publiques et la réforme électorale. La stratégie d’obstruction des conseillers précités soulève des inquiétudes quant à la capacité réelle de ce Conseil à conduire le pays vers le rétablissement à l’ordre constitutionnel.
Dans ce contexte, la lettre adressée à Fritz Jean ressemble davantage à une tentative de diversion qu’à une réelle volonté de restaurer la légalité au sein du Conseil. Une manière pour ces conseillers mis en cause de se repositionner politiquement tout en gardant sous contrôle le processus de décision présidentielle.
Alors que la population attend des réponses concrètes face à l’insécurité et à la crise humanitaire, le CPT semble sombrer dans des luttes internes, miné par les intérêts particuliers de ce nouveau groupe de trois. Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et son gouvernement se trouvent à présent dans une posture délicate, contraint de composer avec une Présidence en déliquescence.