La célébration de la fête du Drapeau était autrefois l’un des événements les plus marquants des fêtes nationales d’Haïti. Une journée entière consacrée à la mémoire d’une nation nègre qui a acquis son indépendance au prix du sang. Depuis quelque temps, le 18 mai perd pratiquement tout son sens. Mis à part les discours creux des officiels, la fête du Drapeau est victime d’un désengagement de la société.
Cap-Haïtien a accueilli ce dimanche la commémoration du 222e anniversaire du bicolore national. Pour cette occasion, le gouvernement a décaissé la faramineuse somme de plus de 300 millions de gourdes pour les célébrations dans divers recoins du pays. Les autorités de transition ont voulu marquer cet événement qui devrait être leur dernier en tant que chefs de l’État.
Entre les dépenses gigantesques, les crises incessantes et les contenus de la célébration de la fête du Drapeau, un fossé s’est créé. Les 300 millions de gourdes dépensés pour cet événement ne sont-ils pas un nouveau braquage du trésor public ? On connaîtra peut-être la réponse plus tard.
Le président du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, a été chahuté lors de son discours officiel au Cap-Haïtien par les dizaines de personnes qui étaient venues assister à la célébration de la fête du Drapeau. Les citoyens ont de préférence profité de ce moment pour faire passer leurs revendications, tout en s’en prenant aux autorités.
En attendant un rapport détaillé sur les dépenses des 300 millions de gourdes décaissées pour la célébration du 222e anniversaire du drapeau haïtien, ce rendez-vous manqué au Cap-Haïtien et dans les autres villes du pays témoigne d’une descente aux enfers d’Haïti, marquée par une violence généralisée et une dilapidation des fonds publics au plus haut niveau de l’État.
