Société

Le CNSCA dénonce l’inaction des autorités un an après l’Accord du 3 avril 2024 et soulève 4 préoccupations majeures

RACINE INFO, 28 Mars 2025.-

Le Conseil National de la Société Civile Ayitienne (CNSCA) adresse une lettre ouverte aux signataires de l’Accord Politique Pour Une Transition Pacifique et Ordonnée du 3 avril 2024, un texte qui, selon l’organisation, avait suscité un espoir certain en offrant un cadre légal à une transition en perte de repères constitutionnels.

L’Accord a permis la mise en place de trois structures essentielles :

  • Un Conseil Présidentiel de Transition composé de neuf membres,
  • Un Gouvernement dirigé par un Premier Ministre,
  • Un Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale.

Cependant, après une année d’application, le CNSCA dresse un constat amer. Il souligne que, malgré les attentes, la situation sécuritaire et politique du pays s’est profondément dégradée. Des vies ont été perdues, des biens matériels détruits, et l’espoir d’un changement s’amenuise chaque jour davantage.

Face à cette réalité, le CNSCA interpelle les autorités et leur pose une série de questions fondamentales :

  • Quel traitement a été réservé à l’Accord pour lui donner une valeur juridique ?
  • A-t-il été publié dans le journal officiel « Le Moniteur » ?
  • Où en est l’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale ?
  • Quand le Conseil National de Sécurité commencera-t-il à fonctionner ?

L’organisation critique notamment l’initiative du Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé, qui a annoncé la création d’une Task Force en lieu et place du Conseil National de Sécurité prévu par les articles 25, 26 et 27 de l’Accord. Selon le CNSCA, cette alternative ne répond pas aux attentes et ne garantit pas une lutte efficace contre l’insécurité galopante qui gangrène le pays.

Le CNSCA relève également quatre préoccupations majeures qui, selon lui, minent l’efficacité du Conseil Présidentiel de Transition et du Gouvernement :

  1. La méfiance entre les membres du Gouvernement,
  2. L’indifférence face à la détresse d’une population terrorisée,
  3. L’avidité pour les privilèges du pouvoir,
  4. La corruption endémique qui gangrène les institutions.

À travers une référence à l’expression latine « Caesaris mulier non fit suspecta » (La femme de César doit être au-dessus de tout soupçon), le CNSCA questionne l’intégrité des dirigeants et leur volonté réelle d’honorer leur engagement vis-à-vis de l’Accord qui leur a donné naissance.

Devant l’inaction des autorités, le CNSCA propose une série de mesures urgentes :

  1. Geler toutes les dépenses liées au référendum constitutionnel et aux élections,
  2. Rapatrier tous les fonds destinés aux services de renseignements,
  3. Mettre en place et rendre opérationnel le Conseil National de la Sécurité,
  4. Élaborer et présenter un budget spécial adapté aux besoins du moment,
  5. Organiser des convois humanitaires pour faciliter le retour des déplacés dans leurs régions d’origine.

Alors que le premier anniversaire de l’Accord approche, le CNSCA constate que le Conseil Présidentiel de Transition et le Gouvernement ont ignoré les engagements pris lors de la signature. Il en résulte une perte de confiance et une remise en question de leur légitimité.

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