Emmanuel Macron promet des initiatives pour les 200 ans de la reconnaissance de l’indépendance d’Haïti
Le président français Emmanuel Macron annoncera, le 17 avril, une série d’initiatives pour commémorer le bicentenaire de la reconnaissance par la France de l’indépendance d’Haïti. Cette reconnaissance, obtenue au prix d’une lourde indemnité imposée à la première République noire libre du monde, a longtemps entravé son développement.
C’est le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui a révélé l’information devant le Sénat français, en insistant sur l’importance de faire vivre cette mémoire historique. Il a rappelé que le président Macron considère comme un devoir la reconnaissance de ce passé partagé, aussi bien en France qu’en Haïti.
En janvier dernier, lors d’un échange avec Emmanuel Macron, l’ex-président du Conseil présidentiel de transition, Leslie Voltaire, a indiqué que c’est le chef d’État français lui-même qui a abordé la question de la restitution et de la réparation liées à la « rançon de l’indépendance ». Bien qu’aucune somme n’ait été évoquée, l’intention de faire une déclaration solennelle a été confirmée.
Cette question, sensible depuis des décennies, avait été portée sur la scène internationale par l’ex-président haïtien Jean-Bertrand Aristide. Si certains dirigeants français ont évité le sujet, d’autres comme Nicolas Sarkozy et François Hollande ont évoqué une dette morale ou ont proposé une aide financière, sans reconnaître formellement l’illégitimité de la rançon imposée à Haïti.
Aujourd’hui, un groupe de réflexion composé d’universitaires haïtiens travaille à documenter le dossier de la restitution. Il vise à mobiliser l’opinion publique et à renforcer les revendications haïtiennes. Alors que le 17 avril approche, de nombreux Haïtiens espèrent que la France franchira un pas historique en reconnaissant officiellement cette injustice.
